Source notaires.fr du 15/01/2020
Le divorce, amiable ou judiciaire, entraîne la liquidation du régime matrimonial et le partage des biens du couple qui se sépare.
Comment le notaire liquide-t-il le régime matrimonial ?
Le régime matrimonial est l’ensemble des règles juridiques applicables aux relations financières entre les époux. A l’aide des renseignements fournis par ses clients, le notaire commence par faire un inventaire chiffré exhaustif de leurs biens et leurs dettes éventuelles, ce qui constitue l’actif et le passif.
Cet état va lui permettre de déterminer les droits et obligations de chaque époux, chaque régime obéissant à des règles propres :
- régime de la communauté de biens réduits aux acquêts ( mariage sans contrat de mariage) : chaque époux reprend ses biens propres (biens possédés au jour du mariage ou reçus par donation ou succession ) et se voit gratifier de la moitié des biens acquis pendant le mariage (mobilier, comptes bancaires, etc.) ;
- régime de la séparation de biens : les époux récupèrent leurs biens propres respectifs ;
- régime de la participation aux acquêts : les époux recouvrent chacun leurs biens personnels, tandis que les acquêts constitués par la différence entre le patrimoine de départ et le patrimoine final du couple seront partagés par moitié.
Si ces règles de répartition sont claires, leur mise en œuvre est souvent complexe car les époux procèdent souvent à des mélanges de leur patrimoine (en finançant par exemple l’achat d’un bien commun avec des fonds personnels).
Magistrat de l’amiable, le notaire exposera clairement la situation à chacun des époux pour trouver un accord sur le partage des biens.
Ces opérations de liquidation et de partage peuvent être prévues avant que le divorce ne prenne effet
Si les époux choisissent de divorcer par consentement mutuel sans juge, la convention des époux, établie par acte sous seing privé contresignée par avocats, doit comporter impérativement l’état liquidatif du régime matrimonial . Le notaire spécialiste de la question est à même de vous aider à l’établir. Lorsque la liquidation porte sur des biens soumis à publicité foncière , l’intervention du notaire est obligatoire (art. 229-3 du code civil).
Depuis le 26 février 2016, dans le cadre des divorces contentieux où aucune solution amiable ne peut être trouvée, le Juge va pouvoir statuer à la fois sur la liquidation et sur le partage des biens des époux. Pour ce faire, les époux sont encouragés à justifier leurs points de désaccord soit par une déclaration commune selon laquelle ils acceptent que la justice statue sur un partage, soit par un projet de liquidation établi par un notaire.
Le coût du partage
Si le partage a fait l’objet d’un acte écrit (notarié ou non), il donne lieu au paiement d’un droit de partage de 2,5 % au profit du Trésor, calculé sur la valeur des biens à partager, déduction faite des dettes.
À ces droits fiscaux, il convient, le cas échéant, d’ajouter les honoraires du notaire. Sa rémunération est fixée par décret de manière proportionnelle par rapport à la valeur des biens partagés.
Enfin, la publication de l’acte au service de la publicité foncière entraîne le paiement d’une contribution de sécurité immobilière, égale à 0,12 % de la valeur des biens immobiliers. Il faut aussi prévoir des émoluments pour les formalités accomplies par le notaire : demande d’actes d’état civil, établissements de copie, etc.